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  • Photo du rédacteurLaurie Degryse - Love coach

Les « vampires psychiques » : symptômes et mécanismes

Il est un phénomène dans les relations dont nous pouvons percevoir les conséquences, sans toutefois toujours en comprendre le mécanisme : l’échange énergétique entre deux personnes. Que ce soit au niveau familial, amoureux, professionnel,… les transactions énergétiques sont parfois positives pour les deux protagonistes, mais parfois l’un donne et l’autre prend sans retour, se sert allègrement en épuisant la personne en face d’elle. C’est ce que le psychiatre Stéphane Clerget nomme « les vampires psychiques ».



En prenant un peu de recul sur la conception binaire de « l’un qui prend à l’autre, pauvre victime sans défense », nous pouvons observer dans notre vie de tous les jours comment nous nous sentons immédiatement après avoir côtoyer un.e ami.e, collègue, partenaire, parents,… et ce, à chaque fois. Il est évident que cela peut varier d’un jour à l’autre selon notre humeur, mais observons-nous malgré tout un schéma qui se répète? Sommes-nous plein.e.s d’énergie, dynamique.s, positifs/ves, prêt.e.s à continuer notre journée ? Sommes-nous serein.e.s, paisibles, heureux/ses ou au contraire, vidé.e.s d’énergie, fatigué.e.s, perdu.e.s, grognons, tristes ? Le check-up de notre état d’esprit après avoir interagi avec quelqu’un peut nous indiquer : soit notre état de fatigue personnel, soit l’état d’équilibre ou de déséquilibre d’une relation qui (n’)est (pas) nourrissante intellectuellement ou affectivement pour nous.


Dans notre passé occidental judéo-chrétien, il est admis qu’être une « bonne personne » c’est être ouvert.e, souriant.e, accueillant.e avec tout-un-chacun, parfois à notre propre détriment. En effet, quid des limites individuelles, des frontières personnelles, du recul, du discernement et du libre choix de côtoyer les individus qui nous ressourcent et nous mettent le sourire au cœur et aux lèvres pendant notre temps de loisir ?


Il est probablement vrai que la plupart d’entre-nous n’avons jamais appris à nous ressourcer par nos propres moyens, c’est-à-dire sans compter sur l’énergie des autres, car ce n’est pas l’exemple transmis à l’école ni dans notre société en général. Nous avons eu très peu d’apprentissage scolaire concernant les activités qui nous font du bien à l’âme, au cœur et au corps tels que la lecture, les balades en nature, le sport, la méditation, l’art, la créativité, la musique, le lien de qualité,… Sauf si notre famille nous l’a transmis, nous n’avons pas reçu le modèle de l’autonomie psycho-émotionnelle-énergétique.


Par ailleurs, dans notre société, nous observons deux types de personnalités : les introvertis et les extravertis. Un individu très sociable et extraverti va probablement recharger ses batteries en socialisant beaucoup. Une personne introvertie va plutôt se recharger en solitaire. Mais ce n’est pas toujours le cas : un.e sociable peut avoir besoin de silence et de solitude également pour retrouver son centre et son énergie, comme un.e introverti.e peut se nourrir de la présence des autres.


Pour en revenir aux échanges énergétiques, une personne dite « vampire psychique occasionnel » va avoir besoin d’un coup de pouce énergétique en prenant chez les autres dans des moments particuliers, lourds, négatifs ou difficiles de sa vie (burn out, maladie grave, déménagement, licenciement,…). Ce n’est pas son mode de fonctionnement habituel et elle saura retrouver rapidement sa capacité à se recharger par elle-même.


Au contraire, un individu dit « vampire structurel » aura comme fonctionnement de base le fait d’aller se recharger sur l’énergie de son entourage, privé et professionnel. Cela peut se comparer à un adulte qui se trouve encore au stade infantile, c’est-à-dire incapable de se nourrir par lui-même et toujours dans l’attente de la mère nourricière. Au niveau du triangle de Karpman victime/bourreau/sauveur (voir post : Ces petits jeux qui nous empêchent de nous aimer vraiment), il/elle se positionnera en tant que « victime » afin de pomper ce qu’il/elle peut auprès des autres, tout en ayant un comportement énergétique de « bourreau ».


Car en effet, il s’agit toujours d’un jeu qui se joue à deux. Point besoin de se « protéger » si nous sommes aligné.e.s : personne ne peut prendre de l’énergie à quelqu’un qui ne l’autorise pas. Point besoin de les critiquer, si nous savons mettre nos limites et prendre congé lorsque cela ne nous convient pas. Si nous n’entrons pas dans le triangle dramatique victime/bourreau/sauveur, nous ne risquons rien.


En outre, ce mécanisme psycho-énergétique provient de l’instinct de survie, tel l’enfant qui tète le sein de sa mère pour s’en nourrir. Il ne s’agit pas que de nourriture physique ou de soins corporels, mais bien de l’énergie vitale procurée par l’intérêt et l’affection d’un être humain extérieur à soi. En grandissant, si nous n’avons pas appris à abreuver nos centres qui nous tiennent en vie (nos besoins intellectuels, émotionnels, affectifs, artistiques, spirituels et matériels) avec et sans le soutien des autres, il peut être difficile de trouver un équilibre personnel. Et ce déséquilibre intérieur, s’il persiste à l’âge adulte, se reflète dans notre manière d’être en relation, de co-construire le lien avec nos pairs en étant plus ou moins en « demande » d’attention constante. Selon les facteurs de personnalité, d’éducation, d’identification aux parents, selon notre culture et notre génétique, nous allons acquérir une capacité plus ou moins grande d’auto-gestion de notre énergie personnelle.


Cela influence également notre équilibre du « donner-recevoir » entre nous et les autres êtres vivants : Sommes-nous capable de donner ? Si non, nous sommes peut-être parmi les « vampires psychiques ». Sommes-nous capable de recevoir ? Si non, nous sommes peut-être plus facilement « vampirisés » psychiquement...


Dans une relation amoureuse, cela peut se traduire par une grande dépendance affective à l’autre (voir post : Comprendre et se libérer de la dépendance affective), un hyper-contrôle de l’autre, une envie de fusion corporelle/émotionnelle/psychique, une difficulté à accepter que l’autre soit différent.e, une objectivation de l’autre pour assouvir les besoins primaires/émotionnels, une fluctuation entre période de mégalomanie/surestime de soi associée à un mépris des autres en alternance avec des périodes de grande mésestime de soi et d’angoisses profondes.


Ces angoisses profondes et ces manques affectifs abyssaux rendent la tâche difficile quant à la capacité de se remettre en question et de prendre sa part de responsabilité dans les interactions déséquilibrées. Une grande méfiance à l’égard des autres fait que l’individu en mode vampire projette ses démons à l’extérieur de lui, rendant les autres responsables de tout ses maux. C’est une méthode efficace pour lui ayant pour objectif de ne pas se remettre en question. Le vampire psychique peut également utiliser la manipulation (voir post : Quand notre cœur amoureux est subtilement manipulé...) pour cacher ses souffrances et éviter le rejet (voir post : En quoi certaines blessures d’enfance influencent nos relations amoureuses ?) : brouiller le vrai du faux, remettre en question notre jugement, nos intuitions,…


Une deuxième stratégie est la culpabilisation, c’est-à-dire nous faire sentir coupable de ne pas répondre à ses besoins et attentes tel que la fameuse phrase « Avec tout ce que j’ai fait pour toi, tu pourrais me rendre un peu ! » de certains parents envers leurs enfants. Les personnes les plus sensibles, emphatiques et perfectionnistes dont l’avis des autres est important pour eux seront plus susceptibles d’y réagir malgré eux (voir post : Vivre l’amour quand on est hypersensible, HP, neuro-atypique,…).


Une troisième technique est « l’enfumage », c’est-à-dire le fait « d’envelopper de fumée » : affirmer que les choses ne se sont pas déroulées comme nous l’avons vu/perçu, quand bien même nous sommes sûrs de nos souvenirs et ce, à son avantage à lui/elle. Dans le cadre professionnel par exemple, il s’agira d’un.e collègue qui s’approprie notre travail. Cela nous amène à douter de nos propres souvenirs, de notre propre mémoire, de nous-même. L’événement est complètement ré-écrit, ré-interprété et le vampire est le seul qui détient la vérité. Si nous avons grandi dans un environnement au sein duquel la valeur d’honnêteté est importante, cette déformation de la réalité nous désarçonnera et sera un indice clair que nous ne partageons pas les mêmes valeurs.


Enfin, il est possible également qu’un vampire psychique utilise la projection (attribuer aux autres ses intentions et blessures), isole la personne considérée comme ressource (la coupe de ses ami.e.s, famille,…), la fait douter de ses compétences et qualités, ment, soit de mauvaise foi, charme pour mieux se servir, manipule pour servir ses intérêts,… tout ceci afin de ne pas devoir affronter ses souffrances, ses manques, ses vides intérieurs.


En amour, le profil du partenaire vampirisant sera une personne fidèle et stable, en demande d’amour romantique, passionnel, fusionnel, dévorant, qui cherche à travers le couple la sécurité et une auto-affirmation. Sa quête amoureuse réelle est la réduction de sa souffrance du manque et non pas tellement de vivre un couple épanouissant et équilibré, malheureusement pour son/sa compagnon/e. C’est pourquoi, la rupture d’une relation amoureuse sera terriblement douloureuse pour lui/elle car il/elle n’existe que lorsqu’il/elle est en lien avec l’autre, montrant par là sa faible estime de lui/elle.


En outre, la vampirisation psychique peut également se réduire à une dépendance sexuelle, tels les succubes (démons féminins) ou les incubes (démons masculins) qui font osciller leurs « victimes » entre le plaisir sexuel divin et le vécu émotionnel cauchemardesque.


A l’inverse du vampire, si nous sommes une personnalité plutôt « donnante » et que notre estime de nous est assez fragile, nous serons plus facilement pris dans ces jeux psycho-énergétiques pour « nourrir » ces personnes. Sont plus enclins à succomber : les hypersensibles (voir post : L’hypersensible amoureux.se : comment vivre une relation d’intimité ?) et les aidants. Les symptômes à long terme pour ces derniers sont : l’épuisement des ressources mentales et physiques, une fatigue chronique, des troubles du sommeil, une irritabilité, des troubles du caractère, une intolérance aux frustrations, des troubles sexuels, des troubles de la mémoire, de l’attention ou de la concentration, de l’anxiété ou de la dépression.



Comment dès lors s’en prémunir ?


Dans les attitudes positives et bonnes résolutions pour éviter ces pertes énergétiques, pour les vampirisés, il est conseillé par exemple, de bien s’ancrer tous les matins (voir vidéo : Méditation guidée : vers un meilleur ancrage et une (re)connexion à Soi), de visualiser notre espace personnel autour de nous - avec ses justes frontières, d’affirmer notre volonté de ne pas disperser notre énergie à n’importe qui n’importe comment et de purifier régulièrement notre lieu de vie, notre endroit de travail, notre mental et notre corps (avec par exemple de la sauge séchée, de l’huile essentielle de lavande ou du bois de palo santo, des pensées positives,…). Apprendre à mettre nos limites au soutien que nous accordons à une personne en demande nous permettra de respecter notre propre capital d’énergie.


Ensuite, il est important d’observer ce qui se joue dans nos relations afin d’identifier les déséquilibres et pouvoir ainsi agir, modifier ce qui ne nous convient plus, quitte à se désengager. Puis, il s’agit d’apprendre à se recentrer, nous recueillir à l’intérieur de nous-même via la méditation, le yoga ou toute activité permettant la re-connexion à soi pour développer l’amour de soi (voir vidéo : Méditation pour se ressourcer & (re)trouver la paix intérieure). Pour ceux qui sont hypersensibles, il est essentiel de soigner son entourage : choisir de côtoyer des personnes positives, sereines et autonomes nous évitera de tomber dans le piège relationnel négatif.


Enfin, il est conseillé de bouger, faire du sport permettant d’éliminer l’énergie accumulée, que ce soit la nôtre ou celle de notre entourage. Si nous sentons qu’une personne a une énergie vampirisante, autorisons-nous à refuser le contact physique avec elle, par respect pour nous-même. N’ayons pas peur de remettre en question la prétendue vérité et le discours d’une personne trop sûr d’elle. En tout temps, gardons l’esprit clair et notre discernement.



Et pour les « vampires », comment s’en sortir ?


Pour celles et ceux qui sont plus enclins à aller chercher leurs ressources chez les autres, il est essentiel d’apprendre à se nourrir seul.e dans les différents domaines pré-cités tels que, prendre en charge nos besoins intellectuels, émotionnels, affectifs, artistiques, spirituels et matériels (voir vidéo : 5 rituels simples pour booster ta confiance en toi). Comme pour les vampirisés, cela passe par une meilleure connaissance de soi, de ses limites, besoins, envies, de s’autoriser à s’aimer, à vivre dans la réalité ce qui nous anime (passions, hobby, sport,…).


En outre, dans la mesure du possible, il peut être salvateur d’effectuer un chemin de guérison psycho-corporel des blessures personnelles de notre enfance (accompagné.e.s ou non d’un.e professionnel.le) et accepter de dé-fusionner du parent auquel nos sommes encore accroché.e.s (voir vidéo : Méditation de libération des mémoires familiales qui habitent encore votre corps). Cela peut se faire via les constellations familiales par exemple, outil thérapeutique qui permet de remettre les éléments à leur juste place dans la famille et de restaurer l’équilibre du système, premier lieu de nos apprentissages.


Pour conclure, ces jeux psychologiques n’ont lieu que lorsque tout le monde est d’accord de jouer. Prenons notre part de responsabilité dans la dynamique relationnelle déséquilibrée et observons ce qui nous convient le mieux pour en prendre le chemin en toute conscience. Enfin, dans les cas les plus extrêmes, il est recommandé de consulter un.e professionnel.e de la santé mentale et/ou énergétique afin d’apprendre à être autonome dans la gestion de nos ressources personnelles pour ne plus donner/prendre constamment aux autres, et ainsi développer des interactions saines entre êtres humains bien dans leur peau.




Pour aller plus loin :


- Consultations de constellations familiales en présentiel à Bruxelles ;


- Soin d'harmonisation énergétique Reiki ;


- Stéphane Clerget « Les vampires psychiques : comment les reconnaitre, comment leur échapper » Edition Fayard, 2018



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