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  • Photo du rédacteurLaurie Degryse - Love coach

Les conséquences du confinement selon notre personnalité et notre situation socio-économique

Selon l’étude réalisée par l’UCLouvain et l’Université d’Anvers auprès de 25 000 répondants belges, 1 personne sur 2 souffre mentalement ou psychologiquement des restrictions du confinement, au lieu des 18% de la population en temps ordinaire. En effet, nous ne sommes pas égaux face à ces nouvelles règles et nous ré-agissons différemment selon notre personnalité, notre situation économique, familiale, notre lieu de vie, notre travail,… Il est dès lors important de faire la part des choses en ne jugeant pas nos voisins, nos amis, la famille, et en ne nous culpabilisons pas de vivre cela de manière totalement différente de notre entourage. Nous sommes uniques et il y a autant de manières de vivre ce confinement qu’il y a d’individus confinés en ce moment.


Selon ce que nous connaissons de nous-même, et/ou avec l’aide du test de personnalité que je vous invite à faire, nous sommes extravertis ou introvertis, sociables ou solitaires, dynamiques ou calmes,… et l’impact des mesures gouvernementales n’ont donc pas le même effet selon notre situation et notre personnalité. De plus, selon notre langage d’amour (voir post précédent Comment mieux s'aimer et se le dire?), ce qui nous nourrit est différent pour chacun, et les restrictions sociales peuvent être vécues comme un vrai drame selon ce qui habituellement « rempli » notre réservoir d’amour.

Par exemple, un.e introverti.e qui est calme et solitaire habitant seul.e avec le langage d’amour des cadeaux sera très heureux.se de pouvoir rester à la maison et se sentira aimé.e en se commandant quelques cadeaux sur internet (ou en en recevant d’amis). Par contre un.e extraverti.e sociable dynamique habitant seul.e avec le langage d’amour du toucher physique peut avoir la sensation d’étouffer et de mourir d’ennui en confinement, se sentant brider dans son énergie d’action, tout en n’ayant plus la possibilité de se recharger émotionnellement à cause de la distance sanitaire imposée.

Mais à l’inverse, une personne solitaire se rechargeant dans un environnement calme, vivant le confinement en famille avec télétravail et enfants en bas âge, peut vivre un véritable enfer d’être H24 en communauté, sans possibilité de trouver un espace de respiration. Également, une personne sociable avec le langage d’amour du temps de qualité, en confinement avec sa famille, peut être ultra heureuse de ce temps passé à faire l’école à la maison, des bricolages et des pâtisseries tous ensemble et manger le midi au soleil dans le jardin.

A cela s’ajoute notre situation économique : est-ce que nous travaillons encore? Si oui, en télétravail? Au même rythme? Moins? Plus? Est-ce que mon emploi avait du sens? Est-ce que je me sentais utile à la société? Est-ce que je vivais de ma passion?


En effet, l’arrêt ou la diminution du temps de travail n’est pas vécu de la même manière pour une personne qui adore son job, qui vit de sa passion, que pour une personne en manque de sens dans son emploi, pour qui c’est alimentaire ou de survie, qui n’a pas (encore) réalisé son rêve et qui ne se sent pas utile, ni à sa « juste » place. Pour ces dernières, le confinement peut devenir une opportunité de réfléchir sur sa vie et le bonheur (ou non) que lui procure son emploi actuel, sur les possibilités de se ré-orienter post-confinement, ou pour mettre plus de sens dans les actions quotidiennes. Profiter du soleil, du temps libre et de la famille peut (re)devenir une réelle source de joie.

Par contre, pour une personne qui vit de sa passion, qui a mis en place le job de ses rêves (ou qui est en train de le mettre en place), le choc peut être brutal d’être stoppée dans son élan de vie, dans sa créativité et dans une partie de ce qui contribue à son bonheur. L’adaptation est vécue totalement différemment puisque une ressource de joie n’est plus là. Il y a de fait un autre rapport au confinement qui n’est pas à juger, mais à entendre et comprendre, exprimer et se ré-inventer.

Au niveau des hobbies, du sport ou des activités habituellement ressourçantes pour nous, cela a un impact également sur le maintien d'une bonne santé mentale. Et à nouveau, nous sommes loin d’être égaux selon notre personnalité et nos besoins : par exemple, une personne qui faisait seule du jogging trois fois par semaine dans son quartier peut continuer sa pratique sportive source de bonheur. A l'inverse, une personne qui suivait trois cours de danse par semaine et allait pratiquer en soirée le weekend ne peut plus trouver l’énergie qu’elle recevait dans les échanges sociaux et la musique entrainante de son activité favorite. A nouveau, selon qui nous sommes, nous avons la capacité ou la flexibilité de nous adapter au confinement, avec plus ou moins de résultats positifs : un.e solitaire qui allait danser pour se challenger techniquement n’a aucun souci à mettre de la musique chez lui/elle pour danser seul.e et à suivre des vidéos de pratique par internet. A l’inverse, une personne sociable qui aime la danse pour le côté humain ne vit pas cette option de compensation avec le même plaisir… Puis, la situation sociale et de logement a un grand impact aussi sur notre bien-être mental en cette période de confinement. En effet, deux adultes vivants dans une maison de 300 mètres carrés avec grand jardin ont plus de possibilités de respecter leurs besoins réciproques qu'une famille de cinq personnes vivants dans un appartement de 150 mètres carrés sans jardin, ni balcon. A cela s’ajoute les violences domestiques et les relations toxiques exacerbées par la promiscuité. Par ailleurs, beaucoup de discours vont dans le sens du développement personnel : aller voir au fond de soi - ce dont on ne prend pas le temps en général -, guérir ses blessures, faire un travail de transformation intérieure. A nouveau, si ces conseils sont très pertinents pour certains, ils ne conviennent pas à tout le monde. Certes utilisons ce moment inédit pour aiguiser la conscience de soi, mais pour les chercheurs de sens perpétuels, ce discours n’est pas adéquat, et c’est peut-être une action qui demande à émerger, plutôt qu’un énième temps d’hibernation rempli de réflexions psycho-spirituelles. Aucune situation n’est comparable et il n’est pas sain d’être dans le jugement des autres, l’auto-flagellation ou la victimisation. L'acceptation de ses émotions, de ce qui est, l’écoute bienveillante et l’accueil du vécu individuel permettent à chacun de dégrossir les nœuds émotionnels liés à cette situation. Cet espace de partage et la reconnaissance des blessures ou de l’impossibilité de répondre à ses besoins rend possible l’ouverture vers un autre mode de fonctionnement adapté au confinement, et relance l’énergie vers une (co-)construction positive. Cela amène notre mental et notre pensée à être capable de flexibilité, de créativité dans le comblement des besoins de base de chacun. En famille, en colocation ou en couple, cela demande un dialogue ouvert et authentique ainsi que le respect des limites de chacun. En solo, cela implique la capacité d’exprimer ses besoins à sa famille, ses amis, ses voisins et de faire des demandes claires et réalistes en tout respect des règles en vigueur. Par exemple, se donner des rendez-vous vidéos hebdomadaires pour pratiquer une activité à plusieurs : lire, cuisiner, yoga du rire, faire un karaoké, méditer, prier,… La question qui peut aussi revenir chez certain.e.s d’entre-nous est de répondre au besoin d’agir au niveau de la communauté, mais comment ? Que faire pour aider si je n’ai pas un métier médical et que je ne sais pas coudre pour faire des masques ou blouses ? Si mes voisins sont autonomes et n’ont pas besoin d’aide ? Comment trouver une action qui ait du sens pour la communauté, pour moi, qui me correspond et qui soit en lien avec mes qualités et ma personnalité ?

En effet nous ne sommes pas tous appelés à être en première ligne, nous ne sommes pas tous capables d’agir dans l’urgence avec sang froid. Car lors d’un grand stress, le cerveau humain a trois possibilités de réaction : la fuite, l’attaque et l’immobilisme - qui signifie « faire le mort » face à un prédateur par exemple. Notre cerveau reptilien et nos mémoires transgénérationnelles nous ont « conditionnés » à un mode de réaction particulier, indépendamment de notre bonne volonté ou de notre choix conscient. Et parfois, en totale contradiction avec nos traits de caractères dominants !

A nouveau, le jugement et la culpabilité n’ont pas lieu d’être, seulement observer notre fonctionnement et l’accepter, le nommer, voir quelles émotions, sensations et pensées cela suscite en nous. Et après ce temps d’acceptation et de reconnaissance, si cela fait sens pour nous, mettre en place une action à notre portée, aussi petite soit-elle. Parce que nous ne sommes pas tous des « soignants » dans l’âme, parce que nous ne fonctionnons pas tous en mode « action » lors d’un stress intense.

De nombreuses idées émergent et des espaces d’entraide ont vu le jour, comme par exemple les groupes Facebook de Solidarité à Bruxelles, en Brabant Wallon ou directement sur le site de votre commune. Le site Covid-Solidarité a été créé rapidement au début de la pandémie pour organiser l’aide entre voisins (avec déjà 5000 bénévoles!), ou encore proposer une partie de notre temps en tant que bénévole - profils médicaux et non médicaux (psy, accueil,…) - dans le cadre d’organisations officielles comme Médecins Sans Frontière, Médecins du Monde, offrir une consultation d'écoute gratuit via Psy For Med, donner notre sang à la Croix-Rouge ou se renseigner auprès de petites organisations locales (voir la carte des actions citoyennes en Belgique), jouer de la musique aux fenêtres d’une maison de repos, faire une lecture en vidéo-conférence pour une classe d’enfants, écrire un petit mot ou envoyer un dessin au personnel soignant via la plateforme Reste Chez Toi,...


Acheter local et soutenir les commerçants de notre quartier ou producteurs locaux (via, par exemple, La Ruche qui dit oui,…) est déjà une action citoyenne en soi, comme également méditer pour le monde ou prier pour les malades.

Aussi petite soit-elle, notre action à un impact dont nous ignorons l’étendue réelle, c’est l’effet papillon : par exemple, si je suis une personnalité avec un côté humain fort développé, et que le lien de qualité est important pour moi, je prends le temps d’écouter et d’accueillir avec bienveillance et sans jugement les émotions que vit ma voisine stressée et angoissée. Et elle saura elle-même mieux écouter le soir au téléphone sa fille épuisée qui se trouve être infirmière, et cette dernière saura mieux faire son travail de première ligne le lendemain auprès des personnes atteintes du coronavirus… Si j’aime l’humour, je partage ou j’invente des choses comiques à diffuser sur les réseaux sociaux, qui rendront le sourire à de nombreuses personnes et diminuera les émotions négatives, permettant à chaque lecteur d’être (un peu, beaucoup, passionnément,…) mieux moralement,…

Pour finir, nous sommes tous des héros du quotidien, chacun à sa mesure… en toute cohérence avec nous-même et en toute reconnaissance de notre « goutte d’eau » dans cet océan de possibilités.



Pour aller plus loin :


- Merci de nous partager en commentaire les liens d'initiatives non mentionnées dans cet article dont tu as connaissance :-) ;

- Chaque mardi : enquête nationale sur l'impact des mesures gouvernementales sur les belges en confinement, réalisée par l'Université d'Anvers ;



- Pour le plaisir, (ré-)écouter la Symphonie Confinée :




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